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Pour ne pas rvler au monde que Jsus est bel et bien le fils issu de lunion charnelle entre Joseph et sa femme Salom ou Marie si vous prfrez, lglise na recul devant aucune imposture. Marie fut tour tour accuse davoir couch avec un soldat romain nomm Panther ou Pandra, elle fut traite de prostitue, de courtisane, et mme selon la tradition alexandrine, on insinua mme quelle entretenait une relation incestueuse avec son frre.Sous le nom de Maria, mre du Jsus, linnocente Salom, mre de Bar-Jehoudda, porte dans quelques rcits juifs et paens la peine davoir tromp Joseph avec un individu quils appellent par corruption, les uns Panthera, les autres Pandira, les autres Pandera.
Cest la rcompense des hros juifs de se survivre dans un surnom qui voque luvre ou caractrise ride matresse de leur vie. Le nom de famille sefface devant celui que les scribes dcident. Auprs des christiens de TransJordanie, dans cette rgion o le grec se mle laramen pour composer une sorte de sabir, Jehoudda sappelle Panthora, Toute-la-Loi, et le plus grand honneur quon puisse faire son fils an, cest de lappeler Bar-Panthora.
De mme le plus grand loge quon puisse faire de la mre, loge inusit, presque une apothose civique cest de dsigner son grand fils sous le nom de Bar-Salom. Permis aux vanglistes pour dpister lhistoire, cette ennemie, de masquer Jehoudda sous Joseph, Salom sous Maria, Bar-Jehoudda sous Joanns et ensuite sous Jsus, cest de bonne guerre. Mais le nom patriotique de Jehoudda, cest Panthora.
Alors que, saluant en lui la Loi martyre, les christiens lui dcernaient ce glorieux nom, les Juifs talmudiques continuaient le traiter de Sotada, produit de ladultre, par allusion la faon dont Bethsabe tait entre dans le lit de David ; et ces deux pithtes en antagonisme absolu faisaient paralllement leur chemin dans le monde, les Juifs christiens appelant le fils de Jehoudda Bar-Panthora, les talmudistes, au contraire, Ben-Sotada. Ces deux pithtes sont cause de la plus sotte calomnie qui ait jamais atteint lhonneur dune femme. Mais do provient donc cette normit ?
Voici son tymologie. Le livre de la Mischna qui traite des pouses suspectes dadultre sappelle Sota. Le hros de lvangile tant dit Ben-Sotada dans le Talmud de Tibriade, les ignorants et les mdisants (cest presque toujours la mme chose) en ont conclu que le jsus tait n dune femme adultre.
Ce coq--lne fantastique a dautant plus de crdit que les christiens sont les premiers proclamer Panthora pre du jsus. Celse le platonicien fait daprs eux le jsus fils de Panthora. piphane le jsus-christien corrompt lgrement la leon primitive en faisant Panthora pre de Joseph, mais Jean Damascne, qui habite Jrusalem au huitime sicle et quon a canonis, introduit sans aucune difficult Panthora dans sa Gnalogie du jsus.
Le pre du jsus, cest Panthora. Entre les christiens, les paens et les Juifs laccord est complet, car sous le nom de Joannazir (le Joanns nazir), le Talmud de Babylone fait le jsus fils de Panthora et de Maria. Que se passe-t-il alors ?
Une chose dont lglise avec ses fourberies superposes est absolument responsable. Les paens, ennemis de limposture qui monte lOrient, voient que dans la fable Joseph avait pris sa fiance si pompeusement enceinte des uvres dautrui quil avait eu lintention de la chasser (il ne la garde que pour ne pas faire esclandre) ; ils voient que Maria est une gaillarde dont le corps tait rempli de sept dmons qui sont pour le moins les sept pchs capitaux, le plus fort chez elle devant tre la luxure, puisquelle na mme pas pu se retenir tant fiance. Le doute est dautant moins permis que les Juifs du Talmud dsignent lenfant sous le nom de Ben-Sotada, fils de ladultre.
On a cherch lhomme avec qui Maria avait si scandaleusement tromp Joseph, et alors on a trouv quelle avait eu des relations fort troites (neuf enfants) avec un certain Panthora. Jsus, premier enfant de Maria, est n dun adultre ; sa mre tait sota, et Joseph sotada, le Talmud le constate officiellement, puisque le jsus y est dit Ben-Sotada. Dans cesconditions, de qui est-il donc fils ?
Il ne peut tre que de Panthora, puisque les Ecritures christiennes elles-mmes confessent quil tait fils de Maria, dune part, et de Panthora, de lautre. Reste savoir qui tait ce sducteur de si haute envergure, dans lequel personne nest all chercher ce qui y tait en puissance, cest--dire Joseph lui-mme. On dcouvre quil a vaillamment port les armes dans des circonstances obscures.
On fait de ce Panthora un soldat romain, une manire de Pandour dont le vrai nom est plutt Pantros, Tout amour :Je suis Michel dit Puits damourAu troisime major-tambourCe miles gloriosus, qui la guerre laisse des loisirs, a port les feux de Suburre jusque dans la maison de Joseph, il a fait la facile conqute de la facile Galilenne. Et comme, une fois lenfant n, on ne voit plus Joseph auprs de sa femme ; comme, au contraire, on la montre errant de village en village, la poursuite de son fils qui la repousse avec insolence, on suppose quelle a t dfinitivement expulse par son mari la suite de nombreux adultres, et on la transforme en une dvergonde qui fait publiquement commerce de ses vices. La lgende de lirrsistible Pantros et de la galante Maria slargit, stend, flatte le got de scandale qui est au fond de toutes les polmiques, et voici que la tragique figure de Jehoudda.
Toute la Loi sefface devant le soldat Panther, personnage de Tout la Joie pour gradins suprieurs de petit thtre romain. Mais laissons cette atellane entre dans la tradition paenne par la porte que lui ouvre un thme de gniture trop risqu. Le soldat Panther a ceci de commun avec Jsus quil na jamais exist.
Nous sommes daccord avec les calomniateurs de Maria, la condition de rendre aux personnages leur nom et leur identit : Maria na tromp Joseph quavec son mari. Cest ce que je ne cesse de vous dire sous cette forme qui vous semble beaucoup trop simple pour tre vraie : Salom a eu neuf enfants dont le premier fut Bar-Jehoudda, avec le mme homme, Jehoudda le Gaulonite.Je nai pas encore pu dterminer avec certitude lpoque laquelle labsurde lgende du soldat Panther est entre en circulation et quelle catgorie dimbciles elle doit tre attribue.
Je trouve, il est vrai, ce Panther dans Celse le platonicien, auteur du Discours vritable, contemporain et ami de Julien, et on ly met sur le compte du rabbin dont Celse invoque lautorit. Mais je flaire l une des mille supercheries de lglise pour sophistiquer le tmoignage de ce rabbin. Il est trop bien renseign sur les faits et gestes de Jehoudda, de sa femme et de leurs fils, il a contre eux trop de bons arguments tirs de lhistoire pour descendre de pareils procds de discussion.
Linterprtation seule du mot Sotada montre que cette calomnie ne peut tre dun Juif instruit. Si Bar-Jehoudda et t considr par le Talmud comme le fruit de ladultre maternel, on let appel Mamzr (coucou Booba ) , et non Sotada, qui veut dire simplement produit de la dviation que ladultre de David avec Bethsabe apporte dans son arbre gnalogique.Vous ne voulez pas me croire parce que je suis camerounais et que je ne viens pas dassez loin pour vous mentir impunment ?
Vous ne voulez croire ni les Juifs, parce quils sont Juifs, ni les paens, parce quils sont paens ? Vous ne voulez croire ni les vanglistes, lorsque par hasard ils ne vous trompent pas, ni Jsus lorsquil vous dit la vrit, ni lhistoire, lorsque ses tmoignages sont concordants, ni la chronologie, lorsque ses dates sont arithmtiques, ni la raison, lorsquelle ne se double daucun intrt ? Ah !
vous tes bien fils de lglise !